Broncos Steelers : 60 minutes pour se racheter
Javonte Williams contre les Ravens. Crédits : Broncos
Dimanche dernier, les Broncos ont connu le désastre. Tout d’abord des blessures clé qui ont empêché deux gardes Pro Bowlers de jouer – Glasgow et Risner – et la sortie de Teddy Bridgewater à la mi-temps pour protocole commotion. C’est sans surprise que, sous la houlette de Drew Lock, les Broncos ont totalement lâché les armes au point de s’en prendre aux vainqueurs du soir à l’occasion d’une polémique de fairplay ridicule.
Comme déclaraient Raphaël, Yacine ou encore Thomas et Patrick, fans des Broncos, on aurait cru revoir les Broncos des années précédentes. Une équipe amorphe, incapable de bouger les chaines et en l’occurrence, les Broncos ont battu un triste record : celui d’avoir punté à dix reprises. Les Broncos ont pêché par leur protection, on a même eu droit à un retour de « Holding offense, number 72 ».
Tim Patrick contre les Ravens. Crédit : Broncos
On peut estimer que la sortie de l’ancien Panther a totalement démotivé des joueurs qui ont pris un coup de massue sur un jeu anodin. En effet, Simmons et Jackson placés se donnent quelques consignes et ne se sont pas compris. La zone qu’un des deux devait couvrir est libre et Marquise Brown profite et Lamar envoie une belle passe et c’est le touchdown. Denver s’est retrouvé à 7-14 et ne va jamais se relever, ajouté à cela la sortie prématurée de leur QB.
C’était un accident de parcours, les Broncos ne sont plus invaincus mais les Broncos restent une bonne équipe avec Teddy Bear. Les Broncos ont des choses à faire valoir. Cette semaine, ils se déplacent à Pittsburgh. Ils avaient vécu un match accident similaire à celui vécu en semaine 4, en semaine 2 en 2020 avec un match référence de Chase Claypool et la débâcle de Michael Ojemudia. Mais ces Broncos sont différents, et chose presque plus importante, ces Steelers sont différents, aussi.
Quelles sont les forces de chaque équipe ?
Pass Rush – T.J. Watt a signé un énorme contrat cet été avec des chiffres qui rendraient J.J. jaloux. $112 millions sur 4 ans dont 80 millions garantis, faisant de lui le joueur défensif le mieux payé de la ligue. Et malgré la perte de Dupree parti à Tennessee, le pass rush des Steelers ne semble pas faiblir avec le développement d’Alex Highsmith et l’addition de Melvin Ingram. Ajoutez à ça le début de saison énorme de Cam Heyward et on oublierait presque les absences de Stephon Tuitt et Tyson Alualu sur la ligne défensive. De leur côté, Denver arrive avec 7 sacks, 16 TFL et reste une des meilleures escouades de la ligue. Les attaques vont passer de sales quarts d’heure.
Skill Players – À la recherche d’un gros contrat cette saison, JuJu Smith-Schuster a finalement choisi de rester à Pittsburgh avec un contrat d’un an. Diontae Johnson et Chase Claypool enchainent les bonnes performances alors qu’ils sont toujours sur leurs contrats rookies, et Najee Harris et Pat Freiermuth ont été draftés aux premier et deuxième tours de la draft respectivement. Sur le papier, les Steelers sont équipés pour terroriser les défenses adverses chaque semaine et empiler les points comme Urban Meyer enchaine les conquêtes. Denver était paré à tout problème mais c’était sans compter sur les blessures et la malchance. Les Broncos sont désormais amputés de Jeudy (retour en semaine 8) Hamler (saison terminée) Okwuegbunam (quelques jours). Ce secteur est désormais une faiblesse.
Special Teams – L’ancien Bronco Isaiah McKenzie a ouvert la saison 2021 avec un retour de kick-off de 75 yards pour les Bills face aux Steelers, ce qui ne laissait rien présager de positif pour les Special Teams de Pittsburgh. Sauf que depuis, l’escouade de Danny Smith s’est montrée nettement meilleure en couverture et a surtout montré une capacité à sérieusement embêter les kickers et punters adverses. Un punt bloqué et retourné pour 6 points contre les Bills, et le week-end dernier un FG bloqué, retourné pour TD, puis annulé pour un offside encore plus douteux que l’uniforme vert Stabilo des Seahawks. Les Broncos devront faire attention.
Gordon contre les Steelers en 2020. Crédit : Denver Post
FAIBLESSES :
O-Line – Bons derniers en NFL en rushing yards la saison dernière, les Steelers avaient pour grande priorité de renforcer le jeu de course durant le printemps. Mais la retraite de Maurkice Pouncey et la coupe surprise de David DeCastro ont rendu le projet à la fois plus important et plus compliqué, d’autant que le front office a choisi de ne pas drafter d’O-lineman avant le 3e tour. Le résultat, c’est une ligne offensive avec deux rookies, Kendrick Green et Dan Moore Jr, le sophomore Kevin Dotson, un Trai Turner qui ne ressemble en rien au joueur qui a été 5 fois Pro Bowler et un Chuks Okorafor aussi efficace que les tourniquets du métro Parisien. Sacké seulement 13 fois en 15 matchs la saison dernière, Ben Roethlisberger a déjà été sacké 10 fois cette saison en seulement 4 matchs, et il a pris un nombre énorme de coups. Jusqu’à preuve contraire, les Broncos disposent d’une mauvaise ligne avec les absences de Risner et Glasgow.
QB Play – Ben Roethlisberger justement, parlons-en. À 39 ans, le QB des Steelers depuis 18 saisons (record NFL pour un QB avec une seule équipe) connait un début de saison très compliqué. Mais ne vous laissez pas berner par les analyses fainéantes qui consistent à dire que parce qu’il a 39 ans, parce qu’il a subi une opération du coude, Roethlisberger n’a plus le bras. Vous pouvez aussi ignorer les commentaires sur sa condition physique, après tout il n’a jamais été surnommé Skinny Ben. Non ce qui semble pêcher chez Ben, c’est un problème de précision et surtout un problème de prise de décision. Difficile de dire si c’est une question de lecture du jeu, une question de manque de confiance en sa ligne qui le force à lancer vers son premier read, ou un peu des deux, mais Ben prend autant de mauvaises décisions sur le terrain qu’Antonio Brown en prend dans sa vie.
Play Calling – Je sais, je sais, à part peut-être les supporters des Chiefs, tous les fans de NFL se plaignent toujours du playcall. Mais à Pittsburgh, la Steeler Nation avait fondé énormément d’espoirs en l’attaque du nouveau coordinateur offensif Matt Canada. On nous avait promis un festival de motions, de play-action, de misdirections, et de créativité en général, et on se retrouve avec une offense qui ressemble plus à l’offense de Randy Fitchner que Devin McCourty ne ressemble à Jason McCourty. C’est tellement prévisible, qu’on peut se facilement se prendre pour Tony Romo et annoncer chaque play à l’avance.
En défense, Keith Butler bénéficie du nombre de sacks qu’il a réussi à accumuler avec cette défense depuis 3 saisons, mais cette habitude qu’il a de mettre des linebackers sur le WR1 adverses est fâcheuse et coûte des matchs aux Steelers tous les ans. Et les équipes adverses le savent. Sur un 3rd down important, il suffit d’aligner leur WR1 dans le slot et c’est un mismatch garanti. Je fais encore des cauchemars de Vince Williams en couverture sur Keenan Allen.
Vous avez vu peu de Broncos mais ce n’est pas anodin, je pense sincèrement que les Broncos n’ont eu qu’un accident et n’a que peu de faiblesses. Hormis éventuellement, l’exécution des plaquages en unités spéciales.
PRONO :
Avec une attaque des Steelers au ralenti et des Broncos affaiblis par les blessures, on risque d’assister à un match avec peu de scoring. 17-13 Steelers. Najee x2 pour Pittsburgh, et Tim Patrick avec 1 TD et plus de 100 yards pour les Broncos. Quant à moi, je miserais sur une victoire des Broncos avec plein de FG et pourquoi pas, un ou deux TD : Broncos 23-16 Steelers.
